Tremblement de Terre du 18/09/2011

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Il est 18h27, je suis au bureau. Quelques secousses me font d'abord comme des papillons dans le ventre. J'entends des cris dans la rue. Puis les secousses se font plus grosses et la pièce se met à bouger dans un mouvement circulaire et me font tourner la tête : c'est un séisme. 

Ca dure moins d'une minute mais dans ces moments-là, difficile d'en estimer la durée. Lorsque ça s'arrête je ne sais pas quoi faire, rester ici ou sortir... J'attrape juste mon portefeuille "comme ça si je meurs et qu'on retrouve mon corps, j'aurai mes papiers sur moi !" N'importe quoi !

Puis Deepak débarque dans mon bureau "ah mais t'étais là ??!"... Il s'était tiré sans rien dire ! Dans la rue, de nombreuses personnes se sont rassemblées, rassurées de rester à l'extérieur malgré la pluie. 

Tremblement de Terre du 18/09/2011

L'épicentre était situé à la frontière entre le Népal et le Sikkim, un état indien situé à l'est du Népal. Le choc a produit une onde de 6.8 sur l'échelle de Richter. Les secousses ont été ressenties au Bhoutan, au Bengladesh et jusqu'à Delhi en Inde à plus de 1000kms de l'épicentre. 

On dénombre 18 décès dont 5 au Népal. Il y a au 44 blessés au Népal dus à la chute d'objets ou de débris provenant de bâtiments. Quant à certains, il se sont jetés par la fenêtre pour arrive en bas plus vite !

Dans la capitale népalaise, un mur de l'ambassade du Royaume Uni s'est effondré pendant le choc. Le pan de mur est tombé sur une voiture, ses trois occupants ont été tués. 

images d'archives de quotidiens népalais
images d'archives de quotidiens népalais
images d'archives de quotidiens népalais

images d'archives de quotidiens népalais

Le moment est idéal pour me poser la question « Et si ça se passait à Kathmandu ? ».

Des journalistes ont déjà étudié le sujet suite au tremblement de terre qui a ravagé Haïti faisant plus de 212 000 morts. Ils se sont demandés ce qu'il arriverait dans un pays plus exposé et plus pauvre : le Népal et plus particulièrement la vallée de Kathmandu et ses 3 000 000 d'habitants.
Et les études sont loin d'être rassurantes.

Il semble en effet que depuis l'an 1200 la vallée de Kathmandu subisse des séismes réguliers tous les 75 ans. Le dernier tremblement de terre en date remonte à 1934, il présentait une magnitude 8.3. Le choc avait causé la mort de 6000 personnes sur les 300 000 habitants de la région. 1934 + 75 = 2009... Et bien, nous y voilà, pile poil dans la fourchette !!
Si un tel évènement venait à se reproduire aujourd'hui, on estime à 5% le nombre de décès (200 000) et 25% le nombre de blessés graves (1 000 000) dans la vallée ! Et plus l'écart entre deux tremblements de terre est grand et plus les dégâts sont importants. 

A Kathmandu, les bâtiments sont bien loin de tous répondre aux normes anti-sismiques et les infrastructures sont alors extrêmement faibles pour résister à un tel choc. De plus la vallée, autrefois lac, est construite sur un lit de sédiments marins en mouvement constant.

D'autres aberrations ?
Sur les 14 hôpitaux que comptent la capitale, 13 pourraient s'effondrer avec un choc de 8 sur l'échelle de Richter.
Une promesse gouvernementale a été faite pour la formation aux risques sismiques du personnel dans les hôpitaux des 75 districts du Népal. Aujourd'hui 54 districts attendent encore cette formation.
Au cas où un séisme frappe la capitale, Kathmandu compte seulement huit engins de pompiers pour assurer les urgences. Huit engins pour 3 000 000 d'habitants.
Sur les huit banques de sang que compte la ville aucune n'est installée dans un abri antisismique. Autant dire qu'elles ne serviraient à rien à la suite d'un tremblement de terre.
Sur le total des frais endurés par un bâtiment à la suite d'un séisme (frais de recherche, de déblayage et de reconstruction), 20% du coût permettrait de démolir cet immeuble aujourd'hui et de le reconstruire aux normes antisismiques.

MAIS RESTONS POSITIFS !

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