Nuwakot - Sindhure Jatra

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Me voici de nouveau partie quelques jours à la campagne, à Nuwakot. Je viens pour assister à un festival tenu chaque année au mois de Chaitra, mars-avril : Sindhure Jatra. Mais avant que les festivités ne démarrent, c'est à Sera, sur les bords de la rivière Trishuli que je passe un peu de temps. 

Vingt quatre heures au vert chez l'habitant et sous la tente au bord des rizières. 

Nuwakot - Sindhure Jatra
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Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra

Puis nous prenons la route pour Nuwakot Durbar, installé au sommet d'une colline. Ici s'élève l'ancien palais royal de Nuwakot construit par le Roi Prithvi Narayan Shah, lorsque le district était encore un royaume. Les habitants vivent autour. Le palais comporte plusieurs bâtiments, tous en style architectural newar. C'est ici qu'a lieu Sindhure Jatra chaque année à la pleine lune du mois de Chaitra

Je suis encore hébergée chez l'habitant, dans un lit de 1m60 de long. Les Népalais sont petits, moi je me contenterai de la diagonale !

Je découvre le joli village de Nuwakot Durbar tout en étage du fait de la géographie du terrain. 

Nuwakot - Sindhure Jatra
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Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra

Ce matin, les ruelles menant du palais royal au temple de Nuwakot ne ressemblent plus à celles d'hier. Elles sont noires de monde. Toute la population s'est rassemblée pour assister au festival Sindhure Jatra

Un canonnier marque chaque étape de la journée d'un coup de fusil. C'est l'effervescence, les gens se jettent de la poudre de vermillon les uns sur les autres, de véritables scènes de joie. 

Un régiment militaire gurkha est également présent. Finalement le prêtre et la prêtresse shamane, appelés Dhami et Dhamini, sortent du temple et prennent part à un immense cortège à travers les ruelles. Les gens sont surexcités, en transe. C'est très impressionnant ! Les cris résonnent au son des musiciens newars. 

Epuisant défilé. 

Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
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Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra
Nuwakot - Sindhure Jatra

Dernier jour et debout à 4h30 : ce matin des sacrifices animaux mettent fin au festival.

Ces sacrifices sont très particuliers. Les animaux représentent le mal et sont donnés en offrande à la déesse Bhairabi, épouse de Shiva. Comment interpréter cette offrande sur Terre ? On aura recours au prêtre shamane (le Dhami la veille) qui est l'incarnation sur Terre de Bhairabi.
Afin de recevoir l'offrande, le Dhami va devoir boire le sang de ces animaux. Certaines années le prêtre peut avaler jusqu'à sept litres de sang. Pour cette année le shamane se contentera de deux veaux et d'un bouc, toujours des mâles, la femelle donnant la vie, on ne les sacrifie pas. 

Devant la dureté du spectacle il n'y aura pas de photos de cette exécution. Si vous voulez le voir... faut venir !

Tout commence par un rituel de prières. Les animaux sont amenés sur le lieu de sacrifice autour duquel se masse la population. On pose le tikka sur le front de l'animal, des fleurs sacrées, de l'eau bénite... un vrai baptême !

On commence par le bouc : un coup de kukuri le long de la gorge. Le Dhami s'approche de la gorge et boit le sang qui gicle de l'animal. Tous les spectateurs qui assistent à cela sont en transe, des cris, des applaudissements... Le bouc qui a perdu sa tête continue de bouger. Mon dieu mais où suis-je ? 
Puis viennent le tour des veaux... Les pauvres bêtes sont couchées par terre puis on leur attache les quatre pattes afin de les empêcher de bouger. A l'aide d'un rasoir on leur racle la gorge à l'aide d'un rasoir afin de mettre à jour l'aorte qu'on lui tranchera plus tard. Pendant tout ce temps le veau est en vie, un véritable supplice ! Le Dhami s'approche alors du veau, on coupe l'aorte et le sang jaillit à deux mètres de haut. Le shamane vient alors boire à la gorge de l'un puis de l'autre veau.
Et voilà, la déesse Bhairabi est apaisée. 


Expérience très particulière, vous vous en doutez. 

Publié dans Ghumgham, Festival

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