Voyage au Sri Lanka

Publié le 4 janvier 2011

C'est au Sri Lanka que j'ai décidé d'aller passer la fin d'année. Mon ancien colocataire de Couchsurfing Guillaume va y passer un mois, je l'accompagne. Il fera bien moins froid qu'à Kathmandu.

Petit point sur le drapeau sri lankais :
- Le lion d'or armé était l'emblème des rois de Kandy, ancienne capitale du Sri Lanka
- Les quatre feuilles aux quatre coins représentent les feuilles de l'arbre sous lequel Buddha a médité et renvoient à la tradition bouddhiste, majorité religieuse du pays
- Les deux bandes verte et orange sont quant à elles le symbole des minorités musulmane et hindouiste du Sri Lanka

Jour 1
Samedi 4 Décembre

Après un départ ce matin depuis Kathmandu et une longue escale à New Delhi, j'atterris en pleine nuit à l'aéroport de Katunayake à Colombo. Welcome to Sri Lanka !!
Il est 2 heures du matin et impossible de rejoindre un hôtel en centre ville. Je trouve donc un coin dans l'aéroport, au pied d'un sapin de Noël, histoire de dormir quelques heures. Bonne nuit.

Aéroport de Colombo

Jour 2
Dimanche 5 Décembre

Quatre heures plus tard j'émerge, j'avale un café et je trouve un bus pour le centre ville de Colombo. Guillaume n'arrive que demain matin, j'ai une journée seule à passer.

J'arrive dans le quartier de Pettah, le bazar de la ville. J'y traîne un moment au milieu des échoppes, des tas de fringues, des vendeurs de bibelots... J'adore déjà cette ambiance et les Sri Lankais sont adorables, très serviables et souriants, ça fait plaisir pour un premier contact.

Au détour d'une rue, je tombe sur Shivasubramaniya Kovil, un temple hindouiste à l'architecture complètement différente de ce dont j'ai l'habitude au Népal. A côté du temple, je rencontre un charmeur de serpents propriétaires d'un cobra et d'un python de 10 kgs qu'il me pose sur les épaules, visqueux et plutôt lourd je dois dire.

Enfin je rejoins Viharamahadevi Park, un parc du centre ville dédié à Lord Buddha. Il s'agit d'un jardin botanique de 42 hectares. Ici je rencontre Kalite, le jardinier qui travaille ici depuis 35 ans et qui me guide dans les allées de ce poumon vert en plein cœur de la capitale sri lankaise. J'y découvre de nombreux arbres banyans vieux de plus d'un siècle, les branches déjà bien enracinées dans le sol. Immenses ! Des arbres de voyageurs, des arbres à caoutchouc, des fleurs cobra... Très joli et très coloré.
Un grand bassin d'eau au milieu d'une pelouse idéale pour venir s'y allonger et tout au bout le town hall de la ville, la mairie.

Puis je rejoins mon hébergement en couchsurfing du soir. Et après un gros malentendu, je me retrouve à la rue à 19h, le ventre vide. Un peu déroutée dans cette grande ville que je ne connais pas du tout, je ne sais pas où aller loger ce soir et après avoir trouvé quelque chose à manger et repris mes esprits, je décide de retourner à l'aéroport pour passer une seconde nuit sous mon sapin de Noël !

Colombo

Jour 3
Lundi 6 Décembre

Guillaume atterrit à 9h30, en provenance de Madras. On s'était quitté en août à Kathmandu, ça nous fait plaisir de nous revoir. Pendant un mois nous allons voyager tous les deux à travers le Sri Lanka.

Dans le bus qui nous emmène à Colombo on inspecte le Lonely Planet pour trouver un hébergement et notre choix se porte sur le YMCA de la capitale. Lorsqu'on arrive, la chambre est vraiment miteuse, humide et moisie, mais qu'importe, on ne va pas rester là bien longtemps. Moi je me couche quelques heures pour récupérer, ça fait deux nuits que je dors mal.

Un peu plus tard on sort avaler un rice curry dans une petite cantine en bas de l'auberge. Et balade dans les alentours. Nous logeons dans le quartier du Fort qui est le quartier des affaires de Colombo, d'où la présence de nombreux gratte-ciels. La zone est très militarisée car depuis la fin de la guerre civile entre Tamouls et Singhalais en avril 2009 le quartier est extrêmement surveillé. D'autant plus que c'est dans ce quartier que réside le président sri lankais.

Enfin nous rejoignons Galle Face, le bord de mer ou devrai-je dire, de l'Océan Indien. Voilà, c'est la première fois que je vois l'Océan Indien et j'en suis très contente. Bon le cadre n'est pas très excitant (très bétonné et citadin) et la météo pas vraiment de la partie mais qu'importe. D'autant plus que ça fait un an et demi que je n'ai pas vu la mer.

Colombo

Jour 4
Mardi 7 Décembre

Guillaume a beaucoup de paperasse administrative à régler ces jours pour la suite de son voyage au long cours en Asie. La journée est complètement inutile pour moi et nous prenons la décision de nous séparer pour un ou deux jours afin que je puisse poursuivre mon voyage et ne pas perdre mon temps pendant qu'il règle ses affaires.

A noter aujourd'hui la belle découverte culinaire du kottu rothi qui va régulièrement nous accompagner pour le reste de notre voyage. Il s'agit d'une épaisse galette coupée/hachée en fines lamelles et mélangée à des légumes, des oeufs et des piments. Le tout est frit sur une plaque chaude dans une cuisson très bruyante. Il s'agit typiquement de street food et c'est un régal !

Colombo

Jour 5
Mercredi 8 Décembre

Je pars donc seule ce matin pour sept heures de bus jusqu'à Anuradapurah, à 200kms au nord-est de Colombo. Guillaume m'y rejoindra demain soir.

Sur la route, j'apprends la différence entre les green coconuts, noix de coco vertes utilisées principalement pour cuisiner et les king coconuts, noix de coco jaunes dégustées en tant que fruits ou offertes lors de rituels religieux. Le Sri Lanka est l'un des premiers pays exportateurs de noix de coco au monde, rien d'étonnant : il y en a de partout.

Sur la route d'Anuradapurah

Jour 6
Jeudi 9 Décembre

Ce matin, je trouve un guide local sur le bord de la route qui me propose de me promener toute la journée sur sa mobylette afin de découvrir les différents lieux à visiter d'Anuradapurah, cette ancienne capitale de l'Antiquité sri lankaise. C'est parti !

Nous démarrons la journée avec Isurumuniya Vihara, un temple creusé dans la roche. Ce temple date du 3ème siècle avant JC à l'époque de la conversion du Sri Lanka au bouddhisme. A cette époque, l'Empereur indien Ashoka envoient des missionnaires pour répandre les enseignements de Buddha. Dans la foulée, le roi d'Anuradapurah se convertit au bouddhisme et fait construire ce temple en l'honneur de Buddha. On y trouve une statue de Bouddha en position allongée, position qu'il avait lorsqu'il atteint le nirvana. Il y a aussi une représentation géante de son pied devant laquelle les fidèles se prosternent. Au pied du temple se trouve un bassin sacré dans lequel il est interdit de pêcher.

A proximité se trouvent les Jardins du Plaisir. Dans ce parc de 14 hectares on trouve deux bassins voués autrefois à la toilette des membres de la famille royale : l'un pour les femmes, l'autre pour les hommes. C'est ici que naquirent les premiers systèmes d'irrigation du pays : l'eau descendait d'un lac situé juste au-dessus directement dans les bassin et les eaux usées finissaient dans les champs alentours. Et justement nous grimpons un peu plus haut sur les rives du lac en question : le lac artificiel de Tissa WewaI mesure 250 hectares.

Plus au sud, nous visitons les ruines de Vessagiriya, un complexe de grottes où venaient et viennent toujours méditer des pélerins bouddhistes.

La visite se poursuit ensuite vers l'un des sites de pèlerinage bouddhiste les plus importants du pays : Sri Maha Boddhi Tree. Il s'agit d'une représentation de l'arbre boddhi sous lequel a médité Buddha. Il a été planté au 3ème siècle après JC au moment de l'expansion du bouddhisme en Asie du Sud. Evidemment, de nombreux drapeaux bouddhistes flottent tout autour. Suite à des actes terroristes des Tamouls, l'arbre est aujourd'hui interdit d'accès et seuls quelques prêtres et moines ont le droit de s'en approcher. L'enceinte est délimitée par un mur épais de 1m50 afin de protéger l'arbre des charges d'éléphants sauvages. Avec le temps d'autres arbres boddhis se sont mis à pousser sur ce mur.

Partout autour de nous s'agitent des langurs gris, une espèce de singe que l'on trouve en grand nombre au Sri Lanka facilement reconnaissable par son corps gris, son visage noir et sa longue queue.

Nous continuons vers le Brazen Palace un bâtiment haut de neuf étages qui abritait autrefois plus de mille moines. Malheureusement les nombreuses offrandes de bougies ont mis le feu au bâtiment il y a plusieurs dizaines d'années et il n'a jamais été reconstruit. A l'extérieur dans le parc de nombreux moines et nonnes s'y promènent en robe orange. A l'avant du palais on compte 1600 colonnes toutes identiques : 40cms x 40cms x 3m.

Nous nous rendons ensuite à Ruvanvelisaya Dagoba. Au Sri Lanka, le mot "dagoba" correspond à la "pagode" indienne ou au "stupa" népalais. On parle toujours de la même chose.
Cette pagode est gardée par 348 têtes d'éléphants représentant les 348 pieds (soit un peu plus de 100 mètres !) de haut du stupa avant qu'il soit détruit par des actes terroristes tamouls. Elle a depuis été reconstruite pour une hauteur de 55 mètres. Tout autour de nombreux langurs gris jouent et se régalent des offrandes des passants : fleurs de lotus et lys d'eau.

Pour finir la journée, je découvre Thuparama Dagoba, la plus vieille dagoba du Sri Lanka et probablement l'une des plus vieilles au monde. Elle a été construite au 3ème siècle avant JC.

Guillaume doit me rejoindre ce soir mais nous n'avons ni téléphone, ni internet pour communiquer. Il va faire le tour d'une dizaine de guest houses et plusieurs kilomètres avant de finalement me retrouver, tard. Demain on change de région.

Anuradapurah

Jour 7
Vendredi 10 Décembre

Ce matin nous quittons Anuradapurah pour rejoindre une île peu touristique du nord-ouest du pays : Mannar. Dans un premier temps on tente la gare d'Anuradapurah en espérant se rapprocher de Mannar en train. Mais il n'y a pas de départ dans l'immédiat. Finalement on se rabat sur la gare routière et on grimpe dans un bus local.

Il fait nuit lorsque l'on atteint Mannar et on galère un peu dans la ville pour trouver un hébergement. On trouve une espèce de grand hangar avec des chambres délimitées par de fines cloisons de bois. Un peu bruyant, mais ça fera l'affaire pour deux nuits. Par contre l'île est infestée de moustiques et nous aurons grand recours à la moustiquaire et à l'anti-moustique pour passer des nuits à peu près potables.

D'Anuradapurah à Mannar

Jour 8
Samedi 11 Décembre

Ce matin il fait grand beau et c'est la première fois depuis que nous avons atterri au Sri Lanka. On sort découvrir Mannar ville. Comme toutes les zones maritimes du pays, les locaux vivent entre autres de la pêche.

Nous commençons la journée par Star Fortress, un fort en forme d'étoile à l'entrée de la ville qui date de l'époque des empires coloniaux portugais et hollandais. Mannar est par la suite devenue le bastion des rebelles tamouls.
La guerre civile a frappé le Sri Lanka de 1972 à 2009. L'affrontement a opposé le gouvernement sri lankais à majorité singhalaise bouddhiste aux Tigres de Libération de l'Îlam Tamoul (LTTE), une organisation séparatiste luttant pour la création d'un état indépendant dans le nord et l'est du pays, majoritairement peuplés de Tamouls de religion hindouiste (18% de la population du pays). Ce conflit a causé plus de 70 000 morts avec parfois de vrais massacres religieux. C'est le président actuel, Mahinda Rajapaksa, qui a mis fin à la guerre en mai 2009.
Aujourd'hui le fort est complètement à l'abandon et à l'intérieur vivent une petite colonie d'ânes nains.

Puis on rejoint l'attraction de Mannar : un baobab en plein milieu de la ville. Qu'est-ce qu'un baobab peut bien faire ici sachant qu'habituellement ils ne poussent pas dans cette région du monde ? Les habitants doivent cela à des marchands arabes du 15ème siècle qui sont venus au Sri Lanka et ont planté une graine de baobab. Et voilà le résultat plus de 500 ans après. Bien que le tronc mesure 19 mètres de circonférence, il est très court en hauteur et donne l'impression d'un arbre nain.

Dans l'après midi, nous rejoignons Thalaimannar, à l'extrémité ouest de l'île. Ce petit village abrite de nombreux pêcheurs et justement, ils viennent de rentrer avec les prises du jour : les bacs sont pleins et le marché s'ouvre. Sitôt rentré de la pêche, il faut réparer les filets pour pouvoir repartir dès le lendemain.
La jetée au bout de l'île était autrefois utilisée par les ferrys qui faisaient la navette entre l'Inde et le Sri Lanka. A cause de la guerre civile qui a touché le Sri Lanka, ce système de navette a stoppé en 1984 et depuis la jetée est à l'abandon.
Sur la plage on trouve de nombreuses petites huttes faites de bois et de pailles, il s'agit des habitations des pêcheurs.

Le retour à Mannar ville au soleil couchant sera douloureux, pratiquement plus de bus alors nous décidons de démarrer à pied les 30kms qui séparent les deux villes jusqu'à ce qu'un bus nous prenne au passage. Mais c'est sans compter sur les milliers de moustiques qui se régalent ! Une horreur !!

Mannar

Jour 9
Dimanche 12 Décembre

Après avoir avalé la plus petite banane qu'il m'ait été donnée de voir dans ma vie pour le petit déjeuner, nous quittons Mannar tôt de matin avec pour objectif de rejoindre Jaffna, ville à l'extrême nord du Sri Lanka.
Jaffna avait été instaurée royaume tamoul et c'était le quartier général du LTTE pendant la guerre civile. La zone a été réouverte depuis la fin de la guerre mais pour les touristes c'est encore compliqué de s'y rendre, question de sécurité. Bien sûr c'est tombé sur nous : lors d'un check post sur la route, l'armée nous fait descendre du bus, interdiction de nous y rendre. Dommage !

D'ici il nous faut décider un changement de dernière minute et choisir où nous rendre désormais. Nous choisissons la côte est et la ville de Trincomalee. Nous grimpons dans un autre bus et reprenons la route à travers la "forêt engloutie".
Et lorsque nous atteignons notre destination et que nous nous installons dans notre guest house, on se dit que, vu le cadre, on n'a bien fait de changer nos plans !

De Mannar à Trincomalee

Jour 10
Lundi 13 Décembre

Quel cadre au réveil ce matin, notre petit bungalow est installé directement sur la plage et en deux minutes je passe de mon lit à l'eau chaude de l'Océan Indien et plus exactement le Golfe du Bengale. Nous sommes sous les cocotiers. Quelque chose me dit que l'on va rester un peu plus longtemps que prévu dans ce coin de paradis !

Un peu plus tard nous décidons de rejoindre Trinco (comme tout le monde dit pas ici) par la plage de Back Bay. En marche, on tombe sur un squelette de près d'un mètre de long échoué sur la place. Après quelques observations, nous en déduisons qu'il s'agissait d'une raie.
Plus loin les vestiges du tsunami du 26 décembre 2004 sont encore visibles avec plusieurs bâtiments en ruines.

A Trinco, nous visitons Notre Dame de Guadeloupe. Et un peu plus loin dans la ville nous tombons sur un cimetière chrétien au milieu duquel un cerf se repose. Ce qui doit être assez commun à Trinco puisque plus tard, à la gare routière, un autre cerf s'approche d'une cabine téléphonique.

Puis nous rentrons à l'hôtel retrouver notre petit bazar à bord d'un bus aux magnifiques appui-têtes Louis Vuitton.

Trincomalee

Jour 11
Mardi 14 Décembre

Alors que Guillaume a choisi de faire la grasse matinée, je pars en centre ville afin de visiter certains des lieux culturels de Trincomalee.

Je démarre la journée par Kali Kovil, un temple hindouiste voué à la déesse Kali. Comme je m'en étais déjà rendue compte à Colombo, au Sri Lanka les temples hindouistes sont très différents de l'architecture à pagode du Népal. Ici ils ont une forme pyramidale appelée shikara, comme en Inde. Ils sont également surchargés de sculptures, de gravures et de peintures. Bien que le temple soit dédié à une seule divinité en son sein, sur l'extérieur des dizaines de dieux et déesses différents y sont représentés.
Tout autour du temple il y a aussi de nombreuses offrandes comme des fleurs, des rubans ou ces petits citrons plantés sur la grille.

Les Veddhas (indigènes d'origine) et les Singhalais représentent 75% de la population, ils sont bouddhistes. Les Tamouls, venus d'Inde du Sud sont hindouistes et représentent 18% de la population.
Au 7ème siècle, des marchands arabes arrivent et s'installent au Sri Lanka : ce sont les débuts de l'Islam. Enfin, les premiers Chrétiens arrivent à partir du 12ème siècle. Ils sont Portugais, chassés par les Hollandais au 17ème siècle, chassés eux-mêmes par les Anglais au 19ème. Les Musulmans et les Chrétiens représentent un total de 7% de la population.

Plus loin dans la rue je tombe sur une belle cathédrale toute bleue : Saint Mary's Cathedral.

Ensuite direction la presqu'île de Frederick Fort. Pour cela j'emprunte la plage de Dutch Bay complètement réaménagée depuis le passage du tsunami en 2004. L'eau est à 27°C, ça rafraîchit à peine.
A l'entrée du fort, un long tunnel donne une idée de l'épaisseur du mur d'enceinte. Ce fort a été construit par l'Empire Portugais puis reconstruit par les Hollandais. Enfin, les Britannique y ont apporté leur touche personnelle en s'installant au Sri Lanka. Il a subi de nombreuses attaques pendant la Seconde Guerre Mondiale et notamment des bombardements japonais.
Le fort est sous juridiction militaire, toutefois à l'intérieur on trouve des lieux sacrés rassemblant des fidèles. C'est le cas de Gokana Temple, lieu de recueillement bouddhiste avec son immense Buddha qui trône.
Tout au bout de la presqu'île la vue sur Back Bay et sur la Baie du Bengale est imprenable. Au large, un rassemblement de pêcheurs ajoutent du charme au paysage.
A proximité se trouve Kandasamv Kovil, un temple hindouiste. A l'intérieur, énormément de couleurs et de fidèles, toutes les statues et les divinités sont habillés d'un kadha (écharpe) coloré. A l'extérieur, une pierre est réservée pour venir y brisée la noix de coco que l'on vient de bénir dans le temple. Sur les arbres et arbustes à proximité des centaines de petits rubans sont noués.

En début d'aprem je rejoins notre petit bungalow et je ne me lasse pas de la vue que nous avons depuis notre chambre. En deux minutes je vais piquer une tête.

Ce soir des pêcheurs sont venus prendre l'air sur la plage, on échange un peu avec eux puis on va se balader en ville. Noël arrive, les magasins s'habillent de vert et de rouge.

Trincomalee

Jour 12
Mercredi 15 Décembre

Aujourd'hui nous quittons Trincomalee, la mer, le sable blanc, la plage et les cocotiers. Retour au coeur du pays pour des choses plus historiques et culturelles. A midi, nous prenons un joli bus rouge pour Dambulla après avoir fait le plein de snacks pour la route : vaddhai, fried dal, samosa et autres beignets... A 30 roupies pièce (0,20€) on va pas se priver !

De Trincomalee à Dambulla

Jour 13
Jeudi 16 Décembre

A 10h ce matin nous attrapons un bus pour Sigirya, à 15kms de Dambulla. L'attraction de Sigirya, c'est ce bouchon de lave d'un volcan érodé de 200 mètres de haut, posé en plein milieu de la jungle. Et même de loin ça ne passe pas inaperçu.
En 473, le Roi Kasyapa fait édifier une forteresse spectaculaire au sommet du rocher et y installe un système d'eau qui alimente son palais, ses grottes à fresques et ses jardins ornementaux.

Pour rejoindre la forteresse au sommet il y a 1500 marches à gravir. Sur le chemin des grottes de méditation avaient été aménagées à l'époque. Pendant la montée, nous visitons également des grottes où avaient été peintes des fresques parfaitement restaurées et conservées. Certains passages sont très vertigineux.
En arrivant en haut nous observons les ruines de l'ancien palais royal, et tout autour la jungle à 360°. Depuis le sommet nous admirons les jardins ornementaux en contrebas.

Après être rentrés à Dambulla, nous visitons le complexe de grottes de Dambulla cet après midi dont l'accès se fait par un long escalier. Les grottes de Dambulla sont des temples bouddhistes taillés dans la roche. Ce complexe date du 1er siècle avant JC lorsque le Roi d'Anuradapurah dut fuir la capitale et se réfugier ici. Le site comporte cinq grottes indépendantes qui regroupent 157 statues et 153 images de Bouddha. Il s'agit du complexe de grottes le mieux préservé du Sri Lanka et le site est d'ailleurs classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

En bas des grottes s'élève le Golden Temple construit en 2000 suite à des financements japonais. Au dessus, une immense statue de Bouddha trône dans la position de l'enseignement. A ses pieds, dans un bassin, une représentation du Sri Lanka dont on comprend facilement pourquoi on le surnomme "la goutte d'eau de l'Océan Indien".

En rentrant à l'hôtel, nous faisons un stop sur un immense étal de fruits afin de faire le plein de vitamines C : on se régale de mangues, d'ananas, de papayes et de bananes.

Sigirya et Dambulla

Jour 14
Vendredi 17 Décembre

Après un petit déjeuner à base de fruits sur le même étal que la veille (le gars a surement du faire son business de la semaine grâce à nous !), nous quittons Dambulla en bus pour Kandy, la deuxième ville du pays. Les locaux la surnomment d'ailleurs Maha Nuwara qui signifie "la grande ville". Kandy se loge sur les bords d'un grand lac qui possède une faune très riche telle que des martins pêcheurs, des tortues ou encore des varans.

En fin de journée nous rejoignons le sommet d'une colline qui surplombe Kandy. Ici a été construite une statue de Bouddha en position de méditation, l'une des plus grandes d'Asie. Puis en rentrant à l'hôtel, nous admirons Sri Dalada Maligawa, attraction principale de Kandy dont la visite est prévue pour demain.

Kandy

Jour 15
Samedi 18 Décembre

Ce matin nous découvrons l'un des principaux artisanat du Sri Lanka : le batik qui est une peinture sur toile à la cire. Tout commence par le dessin d'un motif sur une toile. La toile est ensuite plongée dans un bain colorée puis séchée. Les parties du motif devant conservées cette couleur sont alors recouvertes de cire, puis la toile est plongée dans un second bain de couleur et séchée. Et ainsi de suite, la cire fixant les couleurs les unes après les autres. Enfin, la toile est plongée dans l'eau bouillante afin de faire fondre la cire et de l'éliminer de le toile. Puis la broderie fait office de touche finale.

Un peu plus tard c'est un jardin ayurvédique que nous visitons. Il en existe beaucoup dans la région de Kandy. On apprend quelques bon remèdes de grand mère :
- pour l'asthme : du thé aux épices (gingembre, cardamone et coriandre) avec 4 gouttes d'extrait de vanille)
- pour l'anti moustique : baume et huile de citronnelle à appliquer sur les zones exposées
- pour des cheveux plus forts et plus brillants : 1 à 2 cuillères à café d'huile de noix de coco sur la tête avec massage du cuir chevelu pendant 5 minutes, laisse poser la nuit et laver au matin (2 fois par semaine pendant 2 mois)
- pour les migraines : 2 gouttes d'huile de poivre vert sur la tête avec massage (3 fois par semaine)
- pour la toux : un verre d'eau chaude salée avec des extraits de gingembre.

Guillaume repart à l'hôtel. Moi je poursuis mes visites au Sri Dalada Maligawa également appelé le "Temple de la Relique de la Dent de Bouddha" (rien que ça !). Cette fameuse dent a été très importante dans l'expansion du bouddhisme au Sri Lanka. On raconte qu'à la mort de Bouddha, un morceau de l'une de ses dents ait voyagé jusqu'au Sri Lanka et qu'il soit conservé au Sri Dalada Maligawa.
Entre nous la visite de ce temple est très décevante, sans parler du fait qu'on ne voit même pas la fameuse relique !! A 10€ l'entrée c'est une belle arnaque. Enfin... Les fidèles ont l'air conquis.

Je m'éclipse et rejoins un petit parc attenant bien plus fascinant : un immense arbre boddhi et des dizaines de croyants qui viennent nouer un petit ruban sur le tronc. Je reste ici quelques instants à observer les allées et venues.

A proximité se trouve le quartier des avocats et des notaires, il faut deviner. Puis je retourne à l'hôtel.

Kandy

Jour 16
Dimanche 19 Décembre

Journée de repos, ça fait pas mal de temps en temps.

Kottu Rothi en fin de journée, l'occasion de vous montrer comment c'est préparé...

Jour 17
Lundi 20 Décembre

Aujourd'hui nous quittons Kandy pour Dalhousie. La route s'approchant de la région des plantations de thé, nous en profitons pour nous arrêter visiter l'une des nombreuses fabriques de thé du Sri Lanka.

Après la cueillette de la journée, les feuilles de thé arrivent à la fabrique.
Elles sont alors flétries sur d'immenses tapis.
Puis on passe à l'étape de roulage où les feuilles sont écrasées en poudre sous forme de grains plus ou moins épais.
Vient alors la fermentation où le thé va prendre sa couleur, son goût et son odeur : plus les grains sont fins et plus le thé est fort. Les thés dits "légers" sont consommés nature, les thés "forts" sont coupés au lait.
Ensuite c'est le séchage.
Finalement, le thé est conditionné dans de grands sacs et exporté. Le Sri Lanka est le premier pays au monde exportateur de thé.

Entre Kandy et Dalhousie

Jour 18
Mardi 21 Décembre

A Dalhousie notre objectif est de gravir l'Adams Peak, localement connu sous le nom de Sri Pada, afin d'assister au lever de soleil depuis le sommet. Cette montagne est sacrée pour diverses religions : à 2243 mètres les pèlerins viennent saluer l'empreinte d'un pied que certains attribuent à Adam, d'autres à Bouddha, d'autres encore à Shiva.

Il est très tôt (3h30 du matin) lorsque nous partons à l'attaque de la montagne à la frontale. L'ascension compte 4500 marches sur 6 kms et plus de 1000 mètres de dénivelé.
C'est la pleine lune et au vu des nombreuses petites lumières qui s'agitent devant nous il est clair que nous ne sommes pas seuls.
Nous atteignons le sommet après seulement deux heures de grimpette, un peu tôt donc pour le lever de soleil. Le vent souffle fort, il fait 5°C ! Il va falloir attendre patiemment dans le froid, comme beaucoup d'autres personnes présentes avec nous. La tradition veut que l'on sonne une cloche à l'arrivée du nombre de fois où l'on est monté ici. Certains l'ont agité plus de vingt fois !!
Finalement le soleil apparaît et illumine la jungle environnante. Puis nous redescendons dormir quelques heures à l'hôtel.

En début d'après midi, nous rejoignons la gare d'Hatton en vu d'attraper un train pour Haputale et ses célèbres plantations de thé. Enfin on embarque pour l'un des plus beaux voyages en train que j'ai vécu dans ma vie, au cœur des arbres à thé.

Lorsque nous arrivons à Haputale, le temps est maussade, froid, brumeux et pluvieux, typique de cette région. Nous trouvons une jolie petite chambre chez l'habitant en plein milieu des plantations.

Adam's Peak et voyage en train d'Hatton à Haputale

Adam's Peak et voyage en train d'Hatton à Haputale

Jour 19
Mercredi 22 Décembre

Au réveil ce matin, la météo n'a pas vraiment changé.

Ce n'est pas grave, on descend dans les plantations pour voir les cueilleuses de thé à l'ouvrage au milieu des arbustes. Toutes ces femmes sont tamoules comme le veut la tradition. Elles travaillent de 8h à 16h sur des terrains souvent abruptes. Elles doivent ramasser un minimum de 16kgs de feuilles par jour. A savoir : pour faire 1kg de thé il faut 5kgs de feuilles !

Haputale

Jour 20
Jeudi 23 Décembre

En bus, nous faisons route pour Tangalle aujourd'hui. Nous rejoignons la côte sud, au bord de l'Océan Indien, dernière partie de notre voyage.

Jour 21
Vendredi 24 Décembre

Réveillée assez tôt aujourd'hui, je vais faire un tour sur la plage Medaketiva Bay à seulement quelques mètres de l'hôtel, un petit coin de paradis qui a cependant gravement souffert du tsunami de 2004. En effet à Tangalle plusieurs milliers de personnes ont trouvé la mort.

Un peu plus loin, des locaux tirent et ramènent un filet de pêche sur la plage. Il mesure plus de 100 mètres de long et la pêche a l'air généreuse.

Plus tard, nous partons faire un tour en ville. Tangalle, à prononcer Tangol, est la ville où est né Mahinda RajapaksaI, président du Sri Lanka. Autant dire qu'on lui vous un véritable culte de la personnalité, il est en photo partout, même sur la monnaie sri lankaise. Rajapaksal a mis fin à la guerre civile en 2009, il était là en 2004 pour le tsunami. C'est quelqu'un de très apprécié à travers le pays.

Cet après midi, nous prenons un bus pour Goyambokha, à 10kms de Tangalle. Ici on a entendu dire que se trouve l'une des plus belles plages du monde, j'ai nommé Amanwella. Et effectivement nous ne sommes pas déçus !! Du ciel bleu, du sable fin, des cocotiers, de l'eau fraîche et personne à l'horizon... que demander de plus ?

En rentrant, on s'arrête au marché de Tangalle pour préparer notre dîner du réveillon de Noël. Puis en arrivant à l'hôtel, le patron vient taper à notre porte pour nous inviter à se joindre à lui et ses amis qui font la fête dans le jardin. Super réveillon !

Tangalle

Jour 22
Samedi 25 Décembre

Joyeux Noël à tous !!

Il est midi lorsque je me lève. Je quitte Tangalle pour Mirissa en bus, seule. Guillaume arrivera plus tard. Après avoir fait le tour de plusieurs hôtels, je trouve une jolie chambre chez l'habitant à 100 mètres de la plage.

Mirissa

Jour 23
Dimanche 26 Décembre

Nous partons visiter Matara, un grand centre routier et commercial situé au milieu de la côte sud.

L'attraction de Matara c'est Parey Dewa ou "Rocher dans l'Eau". Quelques moines habitent sur ce caillou dont l'accès se fait par une passerelle.

Pas grand chose d'autre à voir à Matara, donc cet après midi je prends un autre bus pour Thellijjawila visiter une ferme aux serpents, l'une des seules existantes au Sri Lanka. En arrivant, je me joins à un autre groupe et la visite commence. Le propriétaire possède de nombreux reptiles tels que des cobras ou des pythons mais aussi des araignées dont une belle tarentule de 15cms de long.

En repartant pour Mirissa je m'arrête à Weligama pour un beau coucher de soleil sur l'Océan Indien.

Matara, Thellijjawila et Weligama

Jour 24
Lundi 27 Décembre

Ce matin c'est bronzette et farniente sur Mirissa Beach en attendant notre prochaine étape à Galle, plus tard cet après midi.

Lorsque nous arrivons à Galle nous tombons sur un festival avec des danseurs et des musiciens en costumes traditionnels qui animent la rue. Puis nous rejoignons les remparts de Galle afin de trouver un hébergement dans la vieille ville. Ce soir balade nocturne dans la forteresse.

Mirissa et Galle

Jour 25
Mardi 28 Décembre

Belle matinée sur Galle. J'en profite pour aller me balader dans les rues de la vieille ville et m'imprégner de cette ambiance Bossa Nova. J'adore !

La ville de Galle est fortifiée et occupe une superficie de 36 hectares. La forteresse a été bâtie sous l'empire colonial hollandais en 1663. Le mur d'enceinte mesure une dizaine de mètres d'épaisseur. La présence des remparts tout autour de la vieille ville a protégé Galle du tsunami de 2004 alors que le reste de la ville a été submergé.

Le phare de Galle est encore en activité pour guider les bateaux la nuit. Au pied du phare, le bâtiment blanc à gauche est l'une des mosquées que l'on trouve à l'intérieur des remparts. En effet, bien que l'on soit dans un pays à majorité bouddhiste, la forteresse de Galle, elle, est à majorité musulmane.

Au nord des remparts, je découvre le parking des bateaux de pêche et le marché aux poissons. A l'intérieur des remparts, ce sont des vrais airs de Cuba.

Dans l'après midi je pars découvrir la plage d'Unawatuna dont les guides de voyage disent beaucoup de bien. Franchement, rien de sensationnel. Après une balade sur les rochers je rentre à Galle et j'arrive juste au moment magique du coucher de soleil, super !

Galle et Unawatuna

Jour 26
Mercredi 29 Décembre

Aujourd'hui je pars explorer la côte ouest. A 9h j'attrape un bus qui longe la côte jusqu'à Kosgoda, première étape de la journée. A Kosgoda, je visite une nurserie de tortues.
Toutes les nuits, des tortues marines viennent pondre leurs œufs sur la plage. On compte trois pontes par an et par tortue. Pour éviter le risque d'être volés et mangés par des oiseaux ou d'autres bêtes, les locaux sont invités à ramasser ces œufs et à les apporter à la nurserie moyennant un dédommagement de 4 roupies par œuf. Une fois à la nurserie, les oeufs sont enterrés dans le sable dans les mêmes conditions que sur la plage, jusqu'à leur éclosion.
A leur naissance les bébés tortues savent déjà nager, ils sont placés dans un bassin. Au bout de trois jours ils sont capables de s'alimenter, c'est ce soir là qu'ils sont relâchés à la mer.
La nurserie fait également office de sanctuaire pour les tortues blessées ou rencontrant d'autres problèmes. Le sanctuaire accueille ainsi une tortue albinos ; très rares, ces cas représentent une tortue sur 50 000. Il y a aussi des tortues amputées d'un membre faisant souvent suite à un accident avec le moteur d'un bateau. Mais cette tortue a une autre histoire, elle a perdu sa patte suite au tsunami de 2004.

Je poursuis mes visites à Ambalangoda, un peu plus loin sur la côte. Cette ville est réputée pour ses gravures de masques et je viens découvrir un atelier de fabrique de masques.
Il existe trois types de masques : les Raksha sont utilisés pour les festivals, les Kolam sont utilisés pour les pièces de théâtre et les Sanni pour les cérémonies de guérison contre les démons. Il y a ainsi des masques pour la protection, d'autres pour la chance... ou encore ce Maha Kola Sanni, le masque des 18 maladies. Il est porté dans les cérémonies de guérisons afin d'effacer les 18 maux sur Terre tels que estomac, mal de tête, nervosité, rhumatisme, fièvre... De chaque côté de la figure principale on peut voir 9 têtes représentant les 18 maux.
Je rejoins alors l'atelier de gravure. Les masques sont taillés dans le bois d'un arbre localement appelé Kaduru (Nux Vomica pour les connaisseurs). Cet arbre pousse dans les zones marécageuses et à proximité des rizières. Du bois s'écoule un liquide laiteux qui ressemble au latex, il est doux et facile à tailler. Une fois sec il est très léger. Puis vient l'étape de la peinture.

Plus tard je me rends sur le port d'Ambalangoda où se trouvent de nombreux bateaux de pêcheurs. L'ambiance est multicolore. Ici la pêche est le premier poste économique de revenu de la ville. Le tsunami de 2004 a donc entraîné des pertes énormes pour Ambalangoda. C'est ici que je rencontre Cotal, pêcheur, qui m'invite à monter sur son bateau pour me raconter son tsunami :
Lorsque je lui demande combien y a-t-il eu de morts à Ambalangoda il me répond "3". Seulement ?? Oui... Car ce sont les pêcheurs d'Ambalangoda qui ont sauvé les habitants de la ville. Une première vague est arrivée faisant quelques dégâts matériels. Puis les pêcheurs ont alors vu une seconde vague arriver au loin. Ils ont couru dans tout le village pour alerter les habitants. Tout le monde s'est alors enfuit laissant tout derrière. Quarante minutes plus tard, la vague est arrivée rasant tout sur son passage. Cotal a perdu sa maison mais personne de sa famille n'est mort et même son tuktuk a résisté. Pendant trois mois ils ont vécu sous une tente. Il a récupéré 10 000 roupies de la part du gouvernement, soit seulement 750€ pour refaire sa vie. Heureusement des amis à lui en Angleterre en en Suisse lui ont donné de l'argent opur reconstruire sa maison et acheter un nouveau bateau de pêche.

Dans sa maison Cotal a aménagé une chambre pour les gens de passage et me propose l'hospitalité. Mais je dois rentrer à Galle rejoindre Guillaume. Je lui promets de revenir demain avec mon camarade pour passer nos derniers jours au Sri Lanka chez lui...

Kosgoda et Ambalangoda

Peut être un point ici sur ce fameux tsunami dont je vous parle depuis un moment au cours de ce voyage.

Le 26 décembre 2004 à 8h00 (heure sri lankaise) a lieu, au large de Sumatra (Indonésie), un séisme sous-marin d'une magnitude de plus de 9 degrés sur l'échelle de Richter. Ce tremblement de terre est l'un des plus violents jamais enregistrés dans le monde.
Il s'en suit un tsunami qui frappe l'Indonésie. La vague, atteignant 35 mètres de haut en pleine mer se propage à 500 km/h. Elle atteint le Sri Lanka (à 10h00), l'Inde du Sud ainsi que l'ouest de la Thaïlande. Puis c'est le tour de la Malaisie, la Birmanie, le Bangladesh, Singapour, les Maldives, les Seychelles, la Réunion, Maurice et même la Tanzanie et la Somalie sur le continent africain (12 heures plus tard).

Le bilan en pertes humaines est catastrophique. Fin février 2005, soit deux mois plus tard, on recense plus de 230 000 morts et disparus.
Au Sri Lanka on compte 40 000 morts et près de 250 000 sinistrés (le pays recense alors une population de 20 millions d'habitants).

Quelques miraculés sri lankais :
- Un bébé couché dans un panier a été récupéré dans son panier en haut d'un cocotier.
- Un enfant a été retrouvé vivant au milieu de 5000 morts que la mer avait poussés près de Galle.
- Une femme qui se trouvait sur la plage a été soulevée par la vague et déposée au deuxième étage de son hôtel.
- Au nord-est, un village de pêcheurs a été entièrement rasé par la mer, mais ils savaient presque tous nager, et après la vague, ils sont revenus vers le bord. On n'a déploré que peu de victimes.
- Un bébé retrouvé seul a été réclamé par neuf femmes qui disaient toutes que c'était leur enfant. Ce n'est que le 16 février qu'on a pu le restituer à la vraie mère après vérification par des tests ADN.

Les effets sur le tourisme ont été catastrophiques et beaucoup de Sri Lankais n'ont pas compris pourquoi les Occidentaux ont fui le pays alors que seulement 1% du territoire a été dévasté.
Dans un hôtel à Sigiriya, 70 employés avaient été mis à pied, faute de travail.
Dans une fabrique de batik, près de Kandy, les ouvrières travaillaient à tour de rôle, une semaine sur trois.
Sur les sites touristiques les marchands ne vendaient plus rien. Des marchandes de dentelle entassaient dans des cartons les napperons qu'elles continuaient de créer, en attendant des jours meilleurs.

Doucement le pays sort la tête de l'eau et aujourd'hui le tourisme est est quasiment revenu à la normale. Et bien que cette tragédie date de six ans, elle reste gravée dans les mémoires de tous.

Jour 27
Jeudi 30 Décembre

Comme je lui ai promis la veille, je reviens aujourd'hui à Ambalangoda avec Guillaume pour passer la fin de notre voyage chez Cotal.

En fin de journée nous nous rendons sur le port car un bateau vient de rentrer de trois semaines de pêche en mer... L'une des prises : ce thon rouge de 69 kilos !
Tous les poissons sont chargés à bord d'un camion réfrigéré qui voyager cette nuit vers le grand marché aux poissons de Negombo (au nord de Colombo). Une partie de la cargaison sera envoyée vers l'Europe et lesEtats-Unis.

Ambalangoda

Jour 28
Vendredi 31 Décembre

Dernier jour de l'année et quoi de mieux qu'une partie de pêche en mer ! Irosh, le fils de Cotal nous emmène pêcher en catamaran. Pour la première fois de ma vie je pêche à la ligne, assez original comme technique. Irosh est le premier chanceux à remonter un poisson. De mon côté j'aurai trois belles prises ce matin.

Après la pêche, on se pose une petite heure sur un îlot de rochers au large d'Ambalangoda où l'on aperçoit de nombreux coquillages et mollusques.

Une fois rentrés chez Cotal, Guillaume fait son sac. Son avion est tôt demain matin et il ne peut pas passer le réveillon du jour de l'an avec nous. Nous nous séparons donc ici après quatre semaines de voyage en espérant se recroiser un jour. Belle expérience de colocation !

Ce soir, je fais la fête avec Cotal, sa famille et Kristel, une Allemande installée au Sri Lanka depuis de nombreuses années. La boisson nationale Arrak, alcool à base de noix de coco nous accompagne pour toute la soirée.

5... 4...3...2...1... BONNE ANNEE !!